Paris, ville lumière et capitale de l’art de vivre à la française, regorge de cafés emblématiques qui ont marqué l’histoire culturelle de la cité. Ces établissements, véritables institutions, ont vu défiler entre leurs murs les plus grands noms de la littérature, de l’art et de la politique. Nous vous invitons à découvrir cinq de ces cafés mythiques qui incarnent l’esprit parisien et continuent de faire rayonner le charme de la capitale à travers le monde.
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ToggleL’héritage culturel des établissements emblématiques de la capitale
Les cafés parisiens occupent une place de choix dans l’histoire et la culture de la ville. Depuis des siècles, ils sont bien plus que de simples lieux où l’on déguste un expresso ou un verre de vin. Ces établissements sont de véritables points de rencontre, des espaces de débat et d’échange où se côtoient artistes, écrivains, intellectuels et hommes politiques. Leur rôle dans la vie culturelle parisienne est inestimable, car c’est souvent entre leurs murs que sont nés des mouvements artistiques, des courants de pensée et des œuvres majeures qui ont façonné l’identité de la capitale.
Ces cafés mythiques, chargés d’histoire et de souvenirs, sont considérés comme des témoins privilégiés de l’évolution de la société parisienne. Ils ont traversé les époques, résisté aux guerres et aux crises, tout en conservant leur charme et leur authenticité. Aujourd’hui encore, ils attirent une clientèle cosmopolite, mélange de habitués et de touristes, venus s’imprégner de l’atmosphère unique qui y règne et marcher sur les traces des grandes figures qui les ont fréquentés.
Le Café de Flore : un symbole de l’intelligentsia française
Situé au cœur de Saint-Germain-des-Prés, le Café de Flore est un véritable symbole de l’intelligentsia française. Fondé en 1887, il devient rapidement le rendez-vous incontournable des artistes et des intellectuels de l’entre-deux-guerres. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en font leur quartier général, y passant de longues heures à débattre et à écrire. Le café accueille également les surréalistes, menés par André Breton, ainsi que de nombreux écrivains comme Albert Camus, Ernest Hemingway et Truman Capote.
L’ambiance du Café de Flore est unique, mélange de bohème et d’élégance parisienne. Les banquettes en moleskine rouge, les miroirs et les célèbres natures mortes de Léopold Survage contribuent à créer une atmosphère propice à la création et à la réflexion. Le Flore entretient une rivalité historique avec son voisin, Les Deux Magots, chacun revendiquant la primauté dans le cœur des intellectuels parisiens.
Informations pratiques |
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Adresse : 172 Boulevard Saint-Germain, 75006 Paris |
Horaires : Ouvert tous les jours de 7h30 à 1h30 |
Spécialités : Chocolat chaud, omelette au fromage, tarte aux pommes |
Les Deux Magots : le rendez-vous des artistes et écrivains
Face au Café de Flore, Les Deux Magots est un autre haut lieu de la vie intellectuelle parisienne. Son nom énigmatique provient de deux statues chinoises qui ornaient autrefois la devanture d’un magasin de nouveautés situé à cet emplacement. Devenu café en 1885, Les Deux Magots attire rapidement une clientèle d’artistes et d’écrivains, parmi lesquels Guillaume Apollinaire, André Gide, Pablo Picasso et Fernand Léger.
Dans les années 1930, le café devient le fief des surréalistes, qui y organisent des réunions animées et des happenings. Après la Seconde Guerre mondiale, Les Deux Magots est fréquenté par les existentialistes, dont Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, qui y écrit une partie de son roman « Les Mandarins », récompensé par le prix Goncourt en 1954. Depuis 1933, le café décerne chaque année le prestigieux Prix des Deux Magots, qui récompense un roman ou un essai d’un jeune auteur.
- En 1966, le poète américain Jim Morrison, leader du groupe The Doors, aurait écrit certains de ses plus beaux vers sur les nappes en papier du café.
- Le philosophe Georges Bataille avait l’habitude de s’asseoir toujours à la même table, située au fond de la salle, dos au mur.
- En 1939, Pablo Picasso réalise sur une nappe du café un portrait de la photographe Dora Maar, sa compagne de l’époque.
Le Procope : le plus ancien café de Paris
Fondé en 1686 par le Sicilien Francesco Procopio dei Coltelli, Le Procope est considéré comme le plus ancien café de Paris. Situé dans le quartier latin, à deux pas de la Comédie-Française, il devient rapidement le rendez-vous des hommes de lettres et des philosophes des Lumières. Voltaire, Diderot, Rousseau et Beaumarchais en sont des habitués, profitant de l’atmosphère propice aux débats et aux échanges d’idées.
Pendant la Révolution française, Le Procope est le théâtre de réunions politiques animées. Danton, Marat et Robespierre y fomentent leurs projets révolutionnaires, tandis que Camille Desmoulins y rédige ses pamphlets enflammés. Au XIXe siècle, le café reste un haut lieu de la vie littéraire parisienne, accueillant des écrivains comme Balzac, Hugo et Verlaine. Aujourd’hui, Le Procope a conservé son décor d’origine, avec ses boiseries, ses miroirs et ses banquettes en velours rouge, offrant à ses clients un véritable voyage dans le temps.
Café | Année de création | Style | Clientèle célèbre |
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Le Procope | 1686 | Classique, historique | Voltaire, Diderot, Rousseau, Balzac, Hugo |
Le Café de Flore | 1887 | Art déco, bohème | Sartre, Beauvoir, Camus, Hemingway |
Les Deux Magots | 1885 | Parisien, littéraire | Apollinaire, Picasso, Sartre, Beauvoir |
La Closerie des Lilas | 1847 | Belle Époque, artistique | Zola, Cézanne, Hemingway, Fitzgerald |
Le Café de la Paix | 1862 | Second Empire, luxueux | Maupassant, Zola, Proust, Diaghilev |
La Closerie des Lilas : le repaire des artistes de Montparnasse
Ouverte en 1847, La Closerie des Lilas est un café-restaurant emblématique du quartier de Montparnasse, haut lieu de la vie artistique parisienne au début du XXe siècle. Située à proximité des ateliers et des académies de peinture, La Closerie devient le rendez-vous des artistes d’avant-garde, parmi lesquels Modigliani, Picasso, Braque et Apollinaire. L’ambiance y est joyeuse et festive, propice aux rencontres et aux échanges créatifs.
Dans les années 1920, La Closerie des Lilas attire les écrivains américains de la « Génération perdue », comme Ernest Hemingway, F. Scott Fitzgerald et Henry Miller. Hemingway, qui vit à proximité, en fait son quartier général et y écrit une partie de son roman « Le soleil se lève aussi ». Selon la légende, il aurait gravé son nom sur le marbre d’une table du café, aujourd’hui exposée comme une relique. Comme le disait Hemingway lui-même : « La Closerie des Lilas, c’est mon bureau, mon salon et ma maison. »
Le Café de la Paix : l’élégance à la parisienne
Inauguré en 1862, le Café de la Paix incarne l’élégance et le raffinement à la française. Situé à deux pas de l’Opéra Garnier, dans le célèbre Grand Hôtel, il séduit par son décor somptueux, typique du style Second Empire. Les dorures, les miroirs, les lustres en cristal et les fresques de Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra, créent une atmosphère luxueuse et sophistiquée, qui a attiré une clientèle prestigieuse au fil des décennies.
Parmi les habitués célèbres du Café de la Paix, on peut citer les écrivains Guy de Maupassant, Émile Zola et Marcel Proust, le compositeur Piotr Ilitch Tchaïkovski, le chorégraphe Serge de Diaghilev et la danseuse Isadora Duncan. Le café a également accueilli de nombreuses personnalités politiques, comme Georges Clemenceau, Léon Blum et Charles de Gaulle. Véritable symbole de l’art de vivre à la parisienne, le Café de la Paix reste aujourd’hui un lieu incontournable pour les amateurs d’histoire et de raffinement.
- Le plafond du Café de la Paix, peint par Charles Garnier, est classé monument historique depuis 1975.
- Les colonnes en marbre rouge qui ornent la salle principale proviennent des carrières de Caunes-Minervois, dans l’Aude.
- Le Café de la Paix a servi de décor à de nombreux films, dont « Charade » (1963) avec Audrey Hepburn et Cary Grant, et « Chéri » (2009) avec Michelle Pfeiffer.
L’art de vivre à la parisienne : pourquoi ces établissements restent incontournables
Les cafés mythiques de Paris, tels que Le Café de Flore, Les Deux Magots, Le Procope, La Closerie des Lilas et Le Café de la Paix, continuent d’attirer les visiteurs et les Parisiens pour de multiples raisons. Tout d’abord, ils incarnent l’art de vivre à la française, fait de raffinement, de convivialité et de plaisir. S’attabler à la terrasse de l’un de ces cafés, c’est s’offrir un moment de détente et de gourmandise, tout en profitant de l’effervescence de la vie parisienne.
Ces établissements sont également de véritables témoins de l’histoire culturelle de Paris. En franchissant leurs portes, on marche sur les traces des plus grands artistes, écrivains et intellectuels qui ont façonné l’identité de la capitale. Chaque café possède sa propre histoire, ses anecdotes et ses légendes, qui font rêver les visiteurs du monde entier. Enfin, ces cafés mythiques ont su s’adapter aux goûts et aux attentes de leur clientèle, en proposant une cuisine de qualité, un service attentionné et une atmosphère unique, mélange de tradition et de modernité.
Véritables institutions parisiennes, ces cafés sont bien plus que de simples lieux de consommation. Ils incarnent un art de vivre, une histoire et une culture qui font la renommée de Paris à travers le monde. Les fréquenter, c’est s’offrir un voyage dans le temps et dans l’âme de la capitale, tout en savourant le plaisir d’un instant suspendu, entre deux gorgées de café et deux pages d’un livre. Alors, lors de votre prochaine visite à Paris, ne manquez pas de pousser la porte de l’un de ces cafés mythiques, pour vivre une expérience inoubliable et vous imprégner de l’esprit parisien.